La porte du non retour
Une plage comme il y en a tant
des hommes, des femmes, des enfants
avancent en colonnes vers l’océan
Les corps robustes sont fatigués
les jambes fléchies d’avoir trop marché
les poings liés, les regards inquiets
Au large dans la nuit sans lune
se dessine la silhouette brune
du navire blanc qui les attend
Combien sont-ils agenouillés
visage fermé, la tête baissée
alignés dans l’attente d’embarquer ?
Sous les coups des voix qui aboient
arrachés à leurs peuples, à leurs toits
ils sentent leur terre pour la dernière fois
Leur souffle, lui, reviendra un jour
sur la piste ils ont fait trois tours
autour de l’arbre du retour
Février 2003
sur la plage de Ouidah
devant la porte du non retour
l’océan devant moi
leur souffle est là
novembre 2004