Le vieil homme aux pigeons
sur l’esplanade piétonne
un vieux monsieur, voûté
il a dans la main droite
un sac de toile foncée
à terre vingt, trente oiseaux
se disputent en piaillant
à chacun de ses gestes
pour quelques miettes de pain
qu’il tire de son sac
et leur jette de la main
le léger souffle d’airs
soulève les cheveux blancs
de son crâne clairsemé
le vieux jette ses poignées
d’un coup sec maladroit
qui manque à chaque fois
de le faire renverser
et le vieil homme sourit
après chaque lancer
de les voir se ruer
ses vêtements sont simples
un pantalon de toile
une chemise à carreaux
habitude quotidienne
sommet de la journée
il doit chaque matin
préparer le festin
de ses complices volants
le vieux prend subitement
le sac par le fond
le secoue trois, quatre fois
le visage agacé
le sac délivre ses ultimes offrandes
4 sept. 1995